Dans la kitchen-litho, la manipulation de la feuille d'alu est délicate, il ne faut pas mettre les doigts dessus, il faut cependant réussir à la maroufler sur un support. J'ai connu quelques déboires également à l'impression car la feuille, pas suffisamment scotchée au support, se retrouvait en accordéon après le passage à la presse.
J'ai orienté mes recherches vers l'utilisation d'une plaque rigide d'alu vendu dans le commerce, Casto en vend pour 6 € en format 25*50cm ce qui est bien suffisant pour ce que je veux faire. L'épaisseur est d'environ 3/10ème de millimètre, c'est rigide mais encore un peu souple mais beaucoup plus résistant que la feuille d'alu de cuisson. Pas de problème de marouflage, ça résiste à la pression de la presse, les bords sont nets comme une plaque de cuivre ou de zinc. Ce genre de plaque peut se trouver en grand format et se prête également bien à la découpe avec un simple cutter. Donc beaucoup d'avantages mais se pose la question de la préparation de la plaque.
A partir de ma compréhension des phénomènes physico-chimiques entre l'alu, le coca, le gras de l'encre ou de l'huile de nettoyage ou de l'eau, j'ai recherché un procédé qui puisse :
1) enlever les traces d'une précédente gravure en kitchen-litho
2) préparer le support pour recevoir le dessin au crayon gras puis la morsure au coca (ou au vinaigre ou au bicarbonate de soude) c'est à dire créer une couche d'alumine de quelques microns d'épaisseur, mais pas trop sinon il n'y a plus de différence de surface entre les zones passées au coca et les autres zones.
J'ai fait pas mal d'essais en combinant des procédés mécaniques (papier émeri 1200 avec ou sans eau, blanc de Meudon, poudre abrasive) et chimique (alcool à bruler, acide dilué, ammoniac dilué, base diluée, bicarbonate de soude) ou encore avec des produits du commerce (Belgom pour alu, Mirror,etc..). j'ai essayé d'aller vers des surfaces ultra polies (comme un miroir) ou au contraire mate (fines rayures en surface).
Ces procédés marchent plus ou moins sauf celui qui rend la plaque super polie (Mirror ou Belgom Alu).
La meilleure formule trouvée (pour l'instant) est la suivante :
- nettoyage de la plaque déjà gravée en kitchen-litho avec de l'essence F pour enlever toute trace d'encre, la plaque d'alu est alors propre , on peut voir l'image "fantome" du dessin.
- décapage à sec de la plaque d'alu avec de la laine d'acier OOO (triple zéro), en faisant des ronds, c'est tout. Quand l'ancien dessin est effacé et que la plaque est légèrement brillante et uniforme, on s'arrête
- essuyage au chiffon sec ou papier Sopalin, c'est terminé, on peut dessiner dessus, la passer au coca, etc..
L'épaisseur enlevée est infime et le procédé peut être renouvelé des dizaines de fois pour une plaque d'alu de 3/10 de millimètre. Le décapage laisse une plaque d'alu recouverte d'une légère couche d'alumine par réaction de l'alu avec l'oxygène de l'air. Je ne pense pas qu'il y ait de réaction électrolytique entre l'acier de la laine d'acier OOO et l'alu car on travaille à sec. On se retrouve donc dans la situation d'une feuille d'alu de cuisine qui sort de l'emballage.
Seulement, il y a un inconvénient, c'est que l'on crée de la poussière d'alumine ou d'aluminium. Plusieurs études de santé considèrent l'aluminium et l'alumine (qui peuvent rentrer dans le corps humain par la peau, les intestins, les poumons) comme des produits suspects voire nocifs pour la santé (risques d'allergies, effets neurologiques). Il faut donc prendre des précautions, mettre des gants, porter un masque pour ne pas inhaler la poussière, récupérer la poussière dans un aspirateur ou autre sac pour la confiner, ne pas laisser la poussière s'envoler dans l'atelier (courant d'air ou autre).
C'est pourquoi, ce procédé de préparation ne peut pas être utilisé par des enfants, cela demande des précautions. Il vaut mieux rester en kitchen-litho "traditionnelle".
Je vais poursuivre mes recherches de préparation de la plaque d'alu.
Dernière édition par nyckian le Mer 2 Avr 2014 - 17:35, édité 1 fois