Vernis à remordre

Quelqu'un a-t-il pratiqué le vernis à remordre ? comment l'applique-t-on ? quelles limites ?
Merci pour vos réponses

Bonjour Jean
Je n'ai jamais pratiqué je n'en ai qu'une conception livresque. Pourtant j'ai un rouleau de cuir à la surface tres lisse et assez dur spécial pour la remorsure.
Je sais qu'il faut aussi un vernis qui sèche rapidement, on le passe à froid, tout l'art est de n'en déposer qu'en surface et pas dans les tailles (d'où l'utilisation d'un rouleau dur).
Bon courage. Dis nous comment ça se passe

Bonjour Jean
Dans Traité de la gravure à l'eau forte de Maxime Lalanne, au chapitre 5 intitulé "accidents" il y a trois pages de description et conseils pratiques sur la remorsure.
Les points les plus importants: je cite en italiques
1)Nettoyer très complètement la planche comme pour la pose d'un vernis soigneusement jusqu'au fond des tailles.
2)étaler du vernis sur une table ou une plaque de verre froide et étendre avec le rouleau, sur une deuxième partie du verre bien égaliser le vernis sur le rouleau, sur une troisième partie rouler encore de manière à décharger le rouleau et qu'il ne reste plus qu'une très fine couche de vernis sur le rouleau.
3) passer en appuyant très légèrement le rouleau en tous sens sur la planche de cuivre "le vernis s'attachera uniquement aux surfaces non gravées du cuivre"
4) après s'être assuré que la surface est recouverte "je passerai rapidement la flamme d'une feuille de papier sus la planche; le vernis s'échauffera légèrement, et, en se refroidissant,il deviendra solide".
5) Le vernis employé pour cette opération est du vernis en boule, dissous au bain-marie dans l'essence de lavande; il doit avoir la consistance de la crème liquide..."

Entendu ou lu, je ne me souviens plus, commencer à boucher le fond des tailles avec une pâte de blanc de Meudon avant de passer le vernis.
J'ai fait un essai concluant – avant l'info sur le bouchage des tailles – en utilisant le vernis Big, qui s'applique au rouleau en très fine pellicule, et reste bien en surface.
Ce vernis peut aussi être dilué à l'essence de lavande.

Bonjour
Il s'agit, dans ce post ouvert par Jean, de remordre, c'est à dire approfondir les tailles sans affecter la surface de la plaque.

Si le vernies est bien posé, très mince en surface, avec un rouleau lisse (généralement en cuir) il n'y a pas de coulure au fond des tailles et tout se passe bien

L'autre méthode décrite ci-dessus par Pierre, consiste à remplir les tailles de blanc de Meudon (du calcaire)  pour empêcher les coulures de vernis et d'être moins exigeant sur la minceur de la couche de vernis en surface.
...Sauf que lors de la morsure le blanc de Meudon qui doit laisser passer le mordant jusqu'au fond des tailles n'est attaqué que par l'acide nitrique et pas par le perchlorure si c'est le mordant qu'on emploie.

Merci Jean-Claude pour cette précision,
Dans ma petite tête, le bouchage au blanc de Meudon devait être retiré, ce qui restait il me semble possible, le vernis Big étant très solide.
Je cherche un vieux post pour donner la réponse à la question que je posais, comment retirer ce vernis, maintenant résolue. Son créateur proposait de la lessive (en fait pour machine à laver la vaisselle), un peu de soude et de l'eau bouillante fonctionne très bien, l'ongle pour les micros-points qui peuvent rester.

Merci Pierre pour ces infos! je ne connais pas le procédé permettant de boucher les tailles avec du blanc de meudon, serais tu d'accord pour partager ta "recette", et ton procédé? (et/ou ta source?) Je suis confrontée à la nécessité de remordre 4 plaques de cuivre dont les tailles sont trop peu profondes, donc il va falloir que j'apprenne tout ça! (je n'ai jamais pratiqué ces techniques encore). Merci beaucoup d'avance!

Le blanc de Meudon pour boucher le fond des tailles est un souvenir de lecture, peu de souvenir de la source, je pense même sur ce site, article de Bruno Gary sur la technique du sucre (ou soulèvement), le vernis posé étant pour le soulèvement étant faible (liquide comme un bon bordeaux), morsure partielle, vernis retiré et reprise de la morsure après la pose d'un vernis à remordre avec blanc de Meudon.
Pour faire suite à une remarque de Jean-Claude plus haut, le blanc de Meudon peut toujours se retirer par une trempe dans du vinaigre ou même dans un bain très dilué de perchlorure, ce qui faussera tout de même le calcul du temps de morsure. Mais j'ai toujours peur de récupérer des grains de calcaire, très mauvais lors l'application du vernis BIG qui ne supporte pas la poussière sur le rouleau.

Dans tous les cas, pour limiter les frais (pas de rouleau en cuir), je trouve le vernis BIG parfait, avec l'inconvénient que le passage au four dont la taille limite le format de la plaque, quoique en plein soleil avec les températures d'aujourd'hui… et en choisissant le vernis noir.
Je l'applique en couches très fines avec un rouleau assez dur, le genre Abig. Il faut que la plaque soit bien plane, l'utilisation d'un rouleau plus mou pour compenser une plaque peu plane augmente le risque de chasser du vernis dans les tailles. Il faut faire attention à vérifier le reflet qu'il ne reste aucun trou dans le vernis, au risque d'avoir un effet d'aquatinte.
Remarque d'utilisation, il faut envisager un temps de cuisson plus long avec ce type d'utilisation (1,5 à 2), je ne sais pas en analyser la raison. J'avais peut-être une plaque plus grande que d'habitude avec son adhésif posé qu'il fallait monter en température après la mise dans le four ?
Bien respecter le temps demandé après sortie du four, voir l'augmenter sérieusement, même pour une morsure sans action à la pointe sèche ou autre pour continuer le travail.
Retrait du vernis dans un bain d'eau bouillante avec un peu de soude – pas trop, action sur le métal possible –, ne jamais verser la soude directement sur le métal, et une brosse nylon un peu forte (pas de fibres naturelles). Ne pas oublier de se protéger avec l'utilisation de la soude.
Le vernis doit se retirer en pellicule. S'il s'étale, il est sous-cuit. Le passage par l'acétone devient la solution pour le retirer.

bonjour
je ne connais pas l'utilisation du blanc de Meudon pour la "re-morsure"

sans couloir me répéter je crois que la méthode du vernis mince et peu fluide afin d'éviter au vernis de descende dans les tailles, la méthode classique fonctionne très bien, elle est simple et facilement compréhensible
P.Brochet l'utilisait pour renforcer les noirs en héliogravure alors que les ailles sont très peu profondes
les exigences pour réussir sont les suivantes:

- préparation du bon vernis vernis dont on doit éventuellement régler la fluidité
-rouleau de cuir lisse non pelucheux

- plaque bien plane pour un contact égal sur toute la surface

- poser au rouleau sans pression

voir Dictionnaire Technique de l'Estampe d'André Béguin

Merci beaucoup Jean-Claude! Mon souci est que je ne dispose pas d'un rouleau en cuir... est-ce indispensable à la réussite de l'opération?
Où peut on acquérir ce type de rouleau? merci beaucoup d'avance!

pierre a écrit:Le blanc de Meudon pour boucher le fond des tailles est un souvenir de lecture, peu de souvenir de la source, je pense même sur ce site, article de Bruno Gary sur la technique du sucre (ou soulèvement), le vernis posé étant pour le soulèvement étant faible (liquide comme un bon bordeaux), morsure partielle, vernis retiré et reprise de la morsure après la pose d'un vernis à remordre avec blanc de Meudon.
Pour faire suite à une remarque de Jean-Claude plus haut, le blanc de Meudon peut toujours se retirer par une trempe dans du vinaigre ou même dans un bain très dilué de perchlorure, ce qui faussera tout de même le calcul du temps de morsure. Mais j'ai toujours peur de récupérer des grains de calcaire, très mauvais lors l'application du vernis BIG qui ne supporte pas la poussière sur le rouleau.

Dans tous les cas, pour limiter les frais (pas de rouleau en cuir), je trouve le vernis BIG parfait, avec l'inconvénient que le passage au four dont la taille limite le format de la plaque, quoique en plein soleil avec les températures d'aujourd'hui… et en choisissant le vernis noir.
Je l'applique en couches très fines avec un rouleau assez dur, le genre Abig. Il faut que la plaque soit bien plane, l'utilisation d'un rouleau plus mou pour compenser une plaque peu plane augmente le risque de chasser du vernis dans les tailles. Il faut faire attention à vérifier le reflet qu'il ne reste aucun trou dans le vernis, au risque d'avoir un effet d'aquatinte.
Remarque d'utilisation, il faut envisager un temps de cuisson plus long avec ce type d'utilisation (1,5 à 2), je ne sais pas en analyser la raison. J'avais peut-être une plaque plus grande que d'habitude avec son adhésif posé qu'il fallait monter en température après la mise dans le four ?
Bien respecter le temps demandé après sortie du four, voir l'augmenter sérieusement, même pour une morsure sans action à la pointe sèche ou autre pour continuer le travail.
Retrait du vernis dans un bain d'eau bouillante avec un peu de soude – pas trop, action sur le métal possible –, ne jamais verser la soude directement sur le métal, et une brosse nylon un peu forte (pas de fibres naturelles). Ne pas oublier de se protéger avec l'utilisation de la soude.
Le vernis doit se retirer en pellicule. S'il s'étale, il est sous-cuit. Le passage par l'acétone devient la solution pour le retirer.

Merci beaucoup Pierre pour ces infos! je n'ai jamais utilisé le vernis Big et j'avoue que le nombre d'opérations que tu cites me fait un peu peur, la nécessité d'un temps de cuisson au four ainsi que l'usage de la soude à la fin...ça fait beaucoup de paramètres d'un coup à maîtriser quand on n'a jamais testé ! si le vernis n'est pas assez "cuit", il risque de se dissoudre dans le perchlorure? peut on éviter l'usage de la soude à la fin et ne se limiter qu'à l'acétone?

Bonsoir Alice,
préférant, peut-être à tord, la soude à l'acétone, je n'ai jamais essayé de nettoyer une plaque entière à l'acétone. J'ai peur que la dilution passe par une pâte qu'il est difficile de retirer.
Baldwin, le créateur de ce vernis, propose pour le retirer de la lessive – en reprenant l'anglais – il faut comprendre lessive pour machine à laver la vaisselle qui a un peu de soude dedans.
Sinon, il parle, quelques années plus tard, d'utiliser les décapant à peinture, même écologiques qui fonctionneraient.
Par pas assez cuit, j'entendais que je ne m'en étais aperçu uniquement au retrait, le vernis faisant une pâte plus difficile à retirer (et c'est ce dont j'ai peur avec des solvant-diluants) que par pelliculage avec un vernis bien cuit plongé dans l'eau bouillante avec un dé à coudre ou deux de lessive de soude et une brosse à dent coudée ou une brosse à poils plastiques durs.

Bonsoir
Pour répndree au sujet de rouleau de cuir:
Je n'ai pas fait de recherche à ce sujet
hélas le mien est un cadeau de Pierre Brochet, éminent héliograveur hélas disparu.
Il faudrait faire des essais avec un rouleau de caoutchouc ou matière synthétique de grande dureté (degré Shore de 70 ou plus)
Il faut que le rouleau ne se déforme pas au contact de la plaque donc dureté élevée, que la surface soit bien lisse et son diamètre assez important pour réduire ma pression ponctuelle
Par exemple avec un rouleur de 70 degrés Shore et un diamètre de10 cm