REPORT DESSINS A L´ENCRE SUR VERNIS

chers amis,Les dessins a la sanguine se calquent aisement directement sur la plaque vernie.En ce qui concerne le transfert direct de dessins á léncre comment peut on procéder -sans faire de contrecalque a la sanguine-afin de transférer léncre sur le vernis ?Merci pour votre conseilet pour ce magnifique forum.François Marechal de Madrid

Bonjour à tous.

Et ou est le plaisir de dessiner directement sur la plaque ?
Ou l'on peut sensuellement dégager à la pointe le tendre vernis sur le métal et retoucher sans fin ?

Sinon vernis mou et report sans inspiration; ou travail de copie.

Amitiés et pardonnez-moi .

Thierry F.

Bonjour François
je suis heureux de te lire
J'ai toujours fait un contre-calque à la sanguine et cela se reporte bien sur le vernis, je recouvre largement le dessin avec un pastel ocre rouge et en retournant le calque on peut facilement voir le dessin et le repasser .

J'ai déjà lu qu'un dessin au crayon se reporte en le retournant sur le cuivre verni en passant sous la presse.
pour moi ça n'a pas fonctionné après plusieurs tentatives.

A l'encre ce doit être encore plus difficile sans détruire le dessin. Je pense au report de photocopie en imprégnant le dos avec un solvant.

Thierry, François Maréchal fait des dessins très élaborés on comprend son désir de les transférer après le plaisir de les avoir travaillés sur le papier

Merci a Jean Claude pour son coup de pouce.Pour mes travaux jútilise un sommaire report sur vernis enfumé avec papier calque rouge.Ma question etait en rapport avec des recherches sur les methodes utilisees par Goya pour transferer ses dessins á léncre sur le vernis.Des épreuves de cet artiste sembleraient evidencier un report de léncre ferrique utilisée á lépoque.Merci

Tous mes regrets François.

L'idée du transfert d'une photocopie me semble très bonne pour ne pas endommager le dessin.
Sous presse après imbibation à l'alcool peut-être?

Amitié
Thierry F.

Bonjour,
La photocopie se reporte traditionnellement au trichloréthylène. Si l'encre est épaisse, elle peut même servir de vernis. Pour l'épaissir, l'une des solutions est de passer en copie couleur, mais le trait s'engraisse aussi en largeur avec la superposition des encres. Et je n'ai jamais réussi à faire un report complet, il y avait toujours une "sèche" et donc un manque de report. Peut être continuer l'expérience avec un buvard imprégné rajouté en réserve de trichlo derrière la copie ? et un plastique pour ne pas salir les langes ?
Une variante, photocopier sur du papier transfert pour tissu et reporter à chaud. Le plus simple pour un essai, aller dans une boutique qui fait des transferts sur tee-shirt avant d'acheter une boîte de papier et ne pas trouver la bonne température du fer à repasser.
Après, reste la copie directe sur la plaque.
Pour cette 3e option, essai fait sur zinc, les encres accrochent mal. Elles résistent à une morsure mais sont très fragiles au nettoyage après le bain de perchlorure. Je n'ai pas essayé de graver une fois le film d'encre parfaitement sec pour voir si l'encre sautait sous la pointe.

Ma femme vient de faire quelques recherches sur le site de la B.N.F., il y a un livre qui parle des manières de graver de Manet et de Goya.
on peut trouver facilement ce livre, par exemple:
http://www.abebooks.fr/Manet-Aquafortiste-Lithographe-ROSENTHAL-Léon-Paris/285409972/bd

d'apres Léon Rosenthal, Goya faisait des dessins préparatoires et les reprenait pour graver à la main ses plaques avec parfois quelques modifications.

A propos de reproduction d'un dessin sur une plaque vernie, mon épouse a suggéré la possibilité d'utiliser un pantographe? Effectivement je n'avais jamais pensé à cet outil qui pourrait être équipé d'une pointe à la place du stylet à mine de graphite

j'ai dans ma bibliothèque l'ouvrage en anglais Goya's Caprichos en deux tomes de José Lopez Rey. Le premier tome contient le texte et le second des reproductions des dessins préparatoires des gravures de Goya

Effectivement, en changeant l'axe, on doit pouvoir travailler directement en image inversée échelle 1

Merci á tous pour ces informations fort judicieuses mais le problème est le suivant:le Musèe qui má commandé cette étude supose que je dois me "supplanter" á Goya et je ne peux utiliser des procédès actuels.Le calque avec sanguine et graphite ná pas posé de problème.Jái aussi utilisé come calque le papier de soie imprégné d´huile dólive vierge.Il est aussi transparent qu ´un papier vegetal fin .Je dois recevoir léncre ferrique.Peut être aurons nous une reaction diferente.Si jáboutis je vous tiendrais au courant.Encore merci.François Maréchal

Bonsoir
je viens de suivre cette vidéo avec beaucoup de plaisir, je pense qu'elle vous intéressera aussi: calligraphie, chine collé, taille d'épargne...

https://vimeo.com/100251417

En consultant Wikipédia : l'encre ferrique est corrosive (elle attaque le papier et contient des oxydes de fer)
En humidifiant le papier du dessin, serait-il est possible, en mettant en contact celui-ci avec la plaque de cuivre que celle-ci s'oxyde assez pour transférer l'image du fait du différentiel d'electroposivité entre le cuivre et le fer.(comme le perchlorure de fer ronge le cuivre)
A essayer .

Thierry F.

François Marechal explique bien les raisons de sa démarche.
Il ne pourrait le faire qu'avec des moyens qui auraient pu être ceux qui étaient connus au temps de Goya.

En ce qui concerne la vidéo l'atelier de François Maréchal le lien ne marchait pas
en voici un qui fonctionne:
https://vimeo.com/100251417

Bonjour,
Je dois être un peu simple d'esprit car je ne comprend pas toutes les nuances de cette discussion. On est à l'heure des ordinateurs!

Pour effectuer un report:
Je scanne mon dessin, fait "amoureusement" à la main, ou "sauvagement" sur l'ordinateur selon l'humeur du moment.
Je le mets à l'envers
Je l'imprime sur une feuille blanche  (ou plus rarement un papier calque car on ne voit plus grand chose quand on a noirci le verso)
Je noircis l'envers avec un crayon gras N° 8 mais la sanguine ferait aussi l'affaire selon JC (je n'en ai pas l'usage)
Et je reporte sur du vernis standard bien sec de la veille, avec un marqueur type Vball N° 5 ou N° 7 de couleur pour savoir ce que j'ai déjà reporté. (Noir sur noir c'est difficile à suivre) Avec des marqueurs de plusieurs couleurs on peut reporter en plusieurs fois.

Peut être ce post est-il hors sujet ? Alors supprimez le et pardonnez ma bêtise et ma prétention !

Ce n'est bien sûr probablement pas la méthode de Goya. Mais pour le commun des graveurs amateurs, dont, à l'évidence François Marechal ne fait pas partie, ça peut peut-être convenir.

Philippe

Bonjour Philippe
Tu as raison d'écrire que nous sommes à l'époque des  des ordinateurs mais  la gravure est une technique très ancienne et il peut être d'un grand intérêt de travailler dans l'esprit des grands graveurs et avec leurs outils.
En pratiquant ainsi on est pas je crois ni rétrograde ni ringard, ni passéiste  mais simplement désireux de suivre le chemin qu'empruntaient les anciens créateurs et faire ainsi des découvertes qu'on aurait ignorées en prenant les autoroutes..
Je me souviens d'un passage du film "Des reliefs et des creux" quand Iberia Lanoé décalquait son dessin sur le zinc puis en attaquant son travail à la pointe commentait: "je ne suis pas fidèlement le dessin préalable pour gagner en spontanéité et en libertéé

Certes les méthodes traditionnelles sont plus lentes qu'avec les raccourcis disponibles grâce aux technologies d'aujourd'hui mais est on si pressé?

Dans le cas de François Maréchal tu as comme moi compris qu'on lui avait demandé de procéder comme l'aurait fait Goya
Je ne pense pas que l'accélération technologique aille de paire avec l'accroissement de la qualité c'est très visible à propos de la photographie

Hélas bien souvent on est obligé de se "mettre à la page" car les anciens outils ou produits qui ont fait leurs preuves deviennent rares ou ne sont plus fabriqués.

Bonjour,
Je reviens sur ce post après la lecture du catalogue d'Omer Bouchery (19 €), graveur lillois, exposition qui a eu lieu à l'Hospice Comtesse avec Érik Desmazières (catalogue 20 €).
Le texte sur le métier de graveur est plutôt bon, mais avec qqs dérapages et rapprochements douteux qui font douter de la compréhension totale de la technique par la personne qui écrit, toutefois chartiste.
Cet Omer Bouchery, qui s'est complais dans le "vieux métier" et toujours opposé à la modernité a esquissé un traité de la gravure resté à un cahier manuscrit de 25 pages. Il en a été extrait pour le report du dessin 4 lignes que je vais essayer de vous transcrire ici.
Prendre un calque gélatine. Le "graver" puis mettre dans les tailles ("l'encrer") avec un mélange huile plus souffre (j'ai toujours lu huile d'olive, mais il ne le précise pas). essuyer de manière à ne laisser le mélange que dans les tailles. Reporter sur la plaque à la cuiller ou à la spatule en bois (curieusement pas à la presse, mais je ne connais pas l'adhérence de ce calque gélatine). Laisser agir. Le mélange soufré corrodera en noir le cuivre. Utiliser un vernis transparent, graver, plonger dans l'acide, etc.
On attribue à Hercule Seghers l'invention de l'action de ce mélange qui permet d'obtenir de très beaux gris clairs aléatoires. Expo en cours ou juste fini à Amsterdam, un artiste extrêmement rarement présenté, un catalogue de plus à rechercher.