Extrait de Maxime Lalanne, Traité de la gravure à l’eau-forte, Cadart et Luquet éditeurs, Paris, 1886, page 20
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Sans attendre que la planche se refroidisse, je
la retourne et je présente le vernis à la fumée
d'un flambeau ou d'une mèche de cire, que je
tiens à deux centimètres environ du vernis pour
ne pas l'entamer; je fais courirrapidement la
flamme dans tous les sens, pour éviter de brûler
le vernis, ce qui aurait lieu si je m'arrêtais longtemps
sur le même point, et voici que j'ai obtenu
un noir brillant; nous ne voyons plus rien transparaître,
ni le cuivre ni le vernis; notre première
opération est donc réussie; nous n'avons qu'à
laisser refroidir la planche, le vernis se solidifiera
et vous pourrez commencervotre dessin.
Vous me faites remarquer qu'en se refroidissant,
le vernis perdle brillant qu'il présentait à l'état
liquide; cela arrive toujours ainsi; voyez quelle
parfaite netteté sur le vernis. Voici une planche
dont l'enfumage n'est pas réussi; on voit d'abord
les marques du passage de la mèche; à la rigueur,
elles ne vous gèneraient pas beaucoup pour travailler;
mais ici, le brillant du noirestmélangé
de parties très-ternies; le vernis est brûlé ; il s'écaillerait
sous la pointe et ne résisterait pas à
l'acide. Il faudra nettoyer cette planche à l'essence
de térébenthine et recommencer l'opération.
On noircit le vernis, parce que sa transparence
naturelle ne permettrait pas de voir le travail de
la pointe. Ce travail nous donnera maintenant,
comme qui dirait un dessin négatif, c'est-à-dire
un dessin brillant sur un fondnoir. Cela déroute
un peu tout d'abord, mais on s'y habitue assez.
vite.