En préambule, je voudrais rappeler que les observations que je vais développer ne sont que MON avis.
Certes, je construit des presses depuis plus de quarante ans et j'ai eu le temps de construire aussi une "philosophie" de la bonne presse, basée sur de nombreuses observations et d'encore plus nombreuses discussions tant avec des imprimeurs professionnels qu'avec de nombreux amateurs "éclairés" .
Donc allons-y !
Pour la commodité des explications nous observerons la presse de haut en bas.
Les vis de pression :
toujours de bon diamètre, fuir les vis maigrelettes, qui s'useront rapidement .
Le système de serrage des vis doit-être robustes, les poignées plastiques sont d'un bel effet, mais en général ne permettent pas de serrer autant qu'il peut être nécessaire de le faire.
Préférer les systèmes où l'on peut avoir un bon bras de levier pour serrer :
l'effort sera moins important donc on aura plus de "sensibilité" .
Les cartons : c'est un point VITAL de la presse :
D'expérience les presses sans cales de carton sont difficiles de réglage et ne sortent pas les finesses de la plaque .
Les paliers ou coussinets :
J'ai déjà expliqué sur un autre fil de discussion pourquoi je préfère les paliers en bronze mécanique mais un rappel rapide s'impose .
Il y a, en gros, deux systèmes de paliers pour les presses :
paliers lisses en bronze ou roulements à bille .
Le roulement à bille est conçu et fabriqué pour tourner à une vitesse minimum de 15 tours/minute.
Or nos presses taille-douce tournent à 1,5 ou 2 tours/minute.
Ce qui impose, soit de mettre de "gros" roulements avec incidence de coût, soit de prendre le risque de la casse . Un roulement usé ou cassé se change, certes, mais il faut quelques notions de base en mécanique ( et quelques outils …) que tous les artistes n'ont pas .
Donc paliers bronze.
Les cylindres :
cylindre supérieur : d'après de nombreuses observations et calculs ce cylindre ne devrait jamais avoir un diamètre inférieur à 10 cm.
Dans le cas contraire l'utilisateur aura du mal à "monter" sur sa plaque et à chaque épreuve courra le risque que sa plaque ou son papier bouge .
C'est toujours rageant, surtout lorsque l'encrage a été réalisé à la perfection .
cylindre inférieur : pourquoi mettre un cylindre inférieur plus petit que le cylindre supérieur ?
C'est uniquement une question d'économie, d'autant que les mécaniciens pratiquant la gravure sont extrêmement rares ! Aussi, pour "tirer" le prix ont-ils inventé de mettre un petit cylindre en dessous; aberrant !
Bref, choisir une presse dont les deux cylindres ont le même diamètre .
l'entrainement :
prise directe : c'est un calcul de levier simple pour ceux à qui cela rappelle des souvenirs:
la longueur de chaque bras (ou "croisée) doit être entre quatre et cinq fois le diamètre du cylindre .
Pour s'en convaincre il suffit de regarder les planches de l'encyclopédie de Diderot !
Fuir les machines aux bras trop courts ! d'autant plus que le passage de la presse est grand.
Difficile de tourner régulièrement et confortablement une presse de 50 cm de passage à prise directe. C'est la limite .
J'ai déjà expliqué pourquoi je préfère l'entrainement par le cylindre supérieur :
afin d'éviter le "patinage" du rouleau inférieur sur le plateau et aussi parce que les presses à entrainement par le haut sortent mieux les finesses .
Le plateau : devra être réalisé dans un matériau robuste .
L'acier est abandonné depuis longtemps : lourd et coûteux à usiner (une tôle n'est pas "plane" au sens géométrique du terme et doit être rectifiée ) et il doit être protégé de la rouille par une plaque de zinc .
Préférer l'aluminium ou les plaques de résine.
Bien évidemment les butées de plateau sont INDISPENSABLES pour éviter tout accident !
Et dernier point une presse doit être BELLE !
Car c'est un objet incontournable dans un atelier ….
N' hésiter pas à poser des questions !