Salut à tous,
la presse avec pression hydraulique était construite par un nommé Belledonne, architecte de son état, qui pensait révolutionner le système.
Malheureusement des cylindres désespérément trop petits en diamètre ont fait que cette machine n'a jamais été valable.
La pression était assurée par un vérin à main et transmise par des roulements à billes répartis sur le cylindre du haut.
Aujourd'hui les joints lâchent et personne ne veut y toucher à commencer par ma pomme.
Certaines qui résistent encore (pour combien de temps ? ) sont utilisée dans certains cours de gravure mais sont reléguées à l'impression des bois et linos
car là, leurs piètres capacités ne se voient pas trop .
Ces machines illustrent parfaitement le dicton populaire qui dit que le mieux est l'ennemi du bien.
Bref, ces machines disparaîtront, ferraillées, comme toutes les géniales "inventions" que l'on voit surgir de temps en temps dans nos métiers .
Le monde de la litho est encore plus impitoyable :
dans les vieux manuels on trouve des dessins de presses reflétant la créativité de leurs concepteurs qui n'ont jamais dû se servir des machines qu'ils proposaient.
Les utilisateurs ont délivré leur verdict : il n'en reste plus une seule.
Avis aux bricoleurs !!!
Pour l'entrainement du plateau, la meilleure solution reste l'entraînement par le rouleau du haut.
Comme celui-ci monte et descend, même peu, cela complique la tâche du mécanicien, donc augmente le prix .
De nombreuses machines entraînent par le bas . Et ça imprime, mais avec moins de finesse.
Les américains ne connaissent pratiquement que ça. Mais leur tradition c'est plutôt "big & flashy", pas vraiment en recherche des subtilités de nos graveurs et imprimeurs.
Il faut avoir assisté pendant des heures aux discussions passionnées entre artistes (un peu chiant parfois !) et leur imprimeur pour savoir si l'épreuve n'avait pas plus de "sens"
avec un peu de retroussage (mais pas dans le ciel!, ça fout tout par terre ! ).
Dans les années 70 quelques personnes, dont des imprimeurs ont acheté des presses allemandes (électriques), à crémaillères sous le plateau de la marque Neckar.
Les gens sérieux ont vite réservé ces machines pour le tirage de l'imagerie., les travaux pour clients exigeants et connaisseurs étant faits sur les bonnes vieilles Ledeuil.
Une explication est possible: la surface lisse du cylindre inférieur en contact avec la surface lisse du plateau, risque de "patiner"
l'entrainement par le haut, du fait des langes serait plus efficace.
Et puis c'est une tradition française !
Nos bonnes presses ont l'entrainement par le haut.
Certes de très belle choses sont imprimées sur des presses à entrainement par le cylindre inférieur, mais il faut noter que toutes les presses " bas de gamme " sont à entrainement par le bas.
Je serais le dernier des mohicans mais je n'envisage pas une seule seconde de construire des presses qui entraineraient par le bas et pourtant j'ai quelques nouveautés à venir ...
pour conclure l'histoire de cette grande fille qui se rend à confesse.
"J'ai péché, mon Père"
le curé, un peu sourd :
"Parle haut"
"Non, mon Père, par le bas .
Bruno