nouveaux langes et défaut d'impression

Bonjour à tous,
j'étrenne de nouveaux langes et mes premières impressions laissent à désirer.
(3 langes en feutre du plus épais au plus fin, dont le dernier acheté chez joopstoop)
J'imprime des eaux-fortes au trait, rien de bien subtil et pourtant les traits sont légers. certaines tailles, plus profondes ne laissent même pas d'empreinte dans le papier. Ma question est la suivante : est-il habituel que des langes tous neufs posent problème et si oui que peut-on faire pour les "patiner" plus rapidement?

Merci de m'éclairer ...

Il faut quelques passages pour que des langes neufs se fassent et s'assouplissent.
C'est tout à fait normal.
Bon rodage.
amitiés à tous.
Thierry F.

Bonjour
Thierry t'a donné une réponse très utile.
Cependant d'après ta description, il peut y avoir  en plus d'autres raisons.

La première c'est évidemment le bon encrage et le bon essuyage, des pratiques qui s'apprennent après de nombreux essais et observations minutieuse des résultats, souvent hasardeux au début

La deuxième concerne la pression qui doit être suffisante pour forcer les langes dans les tailles, principalement le premier et le plus fin au contact de la plaque gravée. La pression du cylindre supérieur est plus ou moins facile à obtenir selon les possibilités de la presse utilisée, certaines presses bon marché sont incapables d'exercer une pression suffisante à partir d'une largeur de plaque bien inférieure à la celle du plateau

La troisième raison est la qualité et la préparation du papier afin de lui assurer une souplesse suffisante.

Enfin Thierry te souhaite avec sagacité "bon rodage", ce qui s'adresse sans doute au rodage des langes mais aussi au rodage de l'apprenti taille-doucier qui va devoir apprendre à maitriser l'impression.
Il y a des artistes graveurs qui s'attachent un artisan pressier seul capable d'exprimer sur le papier ce qu'il ont enregistré dans le métal, Mario Avati était très exigent et ne confiait ses planches qu'à un seul pressier en mesure de lui donner des  épreuves satisfaisantes

Bon courage pour le rodage

Merci pour vos réponses. A priori la plaque est bien encrée, le papier hahnemuhle est mouillé à coeur et la pression est bien répartie puisqu'il y a une belle cuvette dans le papier. Mais j'ai déjà fait une vingtaine d'impressions pas terribles alors j'éspère que le rodage des langes ne prend pas des plombes ...À suivre...

Finalement la presse manquait un peu de pression et j'avais tendance à vider un peu les tailles avec un essuyage trop énergique. Après plusieurs tentatives les impressions sont au poil, et les langes semblent très bien...

Bravo
Ne dérègle pas les vérins de pression, il faut juste enlever les langes et à leur réintroduction tu retrouveras tes réglages qui conviennent à ta planche et aux suivantes sauf si tu fais de grands changements de technique des tailles ou simplement d'épaisseur de plaque.
ou à la rigueur repère la position des bras (ou des molettes) de pression afin de retrouver ton réglage paour la suite.

Il y a plusieurs approches.
Marjan Seyedin, élève de René Tazé nous a présenté la technique qu'elle nous a apprise.
Mettre le plateau au milieu, mettre le rouleau supérieur en contact avec le plateau, pousser le plateau à son extrémité et glisser les langes (en escalier pour pouvoir faire monter le rouleau dessus). La pression est bonne…
Maintenant le test. Une plaque vierge correspondant plus ou moins à son format de tirage et un papier de soie plié en deux. Le passer sous presse, la cuvette doit être équilibrée, le papier ne pas s'être plié, infimes traces d'ondulation admises.
Sur la première presse italienne, 72 cm de largeur de plateau, résultat beaucoup plus serré que ma pression habituelle.
Sur la deuxième, Ledeuil de ± 50 cm, je ne sais même plus, impossible de passer les langes ou ils se sont vrillés sous le rouleau dès les dix premiers centimètres engagés et bloqué le rouleau.
Observations. Cartons bois (ivoire) sur la première, cartons gris sur la seconde.
Test suivant, remplacer les cartons gris par des cartons bois ivoire. Trop souple, et les laisser sou presses qqs semaine n'a pas suffit à les tasser (voir un des posts du regretté Gary Thibeau) suffisamment.
Survolé hier l'article écrit par René Tazé il y a 33 ans, je n'ai retenu pour ce problème que : glisser la charge sous les rouleaux et adapter la pression au format des plaques, plus de pression pour les grands formats.
Charge : un lange tissé contre la plaque, un feutre non tissé contre le rouleau.
Perso, j'ai du mal avec les langes tissés (quasi introuvable, René Tazé se fournit aux USA). Si trop de pression, ils vrillent. Pour la manière noire, même avec un papier 300 g, ils laissent un aspect molletonné au tirage.

Bonjour Pierre
La renommée de René Tazé est grande en effet mais Marjan a du avoir quelques trous de mémoire...
Si les vis de pression sont au contact et que le cylindre supérieur est au contact avec la plateau je ne vois pas comment on peut  parler de "bonne pression" sans tenir compte de l'épaisseur des langes ni leur nombre, sans tenir compte de la relative flexibilité" des cartons (variable d'une presse à l'autre et d'un carton à l'autre, aussi de leur épaisseur), et sans tenir compte non plus de l'épaisseur de la plaque.
 Avec ma Richebé et trois langes dans, les conditions précédentes et même avec les langes en escalier comme je l'avais décrit et illustré sur le forum il est impossible de passer les langes entre le cylindre supérieur et le plateau en poussant le plateau, il faut au moins en tourner la croix (ou la roue) d'avancement.
En tous cas une fois ce passage réalisé on retrouve les conditions exactes du réglage précédent, de la veille ou plus ancien.
Si la pression était bonne elle le reste, si elle était mauvaise elle le reste.

En faisant abstraction des paramètre évoqués ci dessus on peut dire qu'avec une moyenne de trois langes courants, d'un équipement standard en cartons, d'une plaque d'épaisseur courante cette méthode est une première approche meilleure qu'un "réglage" au hasard. Ensuite il faut affiner la pression en observant le premier état; en plus des spécificités de la presse la profondeur des tailles,  l'encrage, le papier interviennent aussi.

Pour mémoire  on considère la même opération décrit par Marjan avec les vis "de pression" soulevées alors on se base sur le poids du cylindre supérieur ????

Je suis en revanche bien d'accord avec l'équilibrage par observation  de la cuvette

Juste un point de vocabulaire qui n'est pas anodin:
Quand on passe à un format plus grand (il faut préciser plus grand dans la largeur) on doit augmenter la force exercées par les vis sur les carton pour rétablir la pression et non pas pour l'augmenter.
Pour rappel de nos cours élémentaires une pression est le quotient d'une force par une surface, ici la surface égale au produit de la largeur du contact lange/cylindre ( de 0,5 à 1,5cm) par la largeur de la plaque
Comme cette surface s'accroit en augmentant la largeur du format il faut donc augmenter la force sur les cartons pour établir la mêmpression

Cette confusion de vocabulaire entre pression et force d'appui est fréquente dans la littéreture et il ne s'agit pas de vouloir être puriste mais de ne pas propager la confusion