Dureté rouleau encreur (typo)

Bonjour à tous, et merci aux passionnés qui font vivre ce forum.

Pour me présenter rapidement, disons juste qu'en parallèle de mon métier de lecteur-correcteur (et un peu metteur en pages), je suis en train de monter mon propre atelier de typo au plomb, après un rapide stage à l'atelier Fornax de Christian Laucou. Pas vraiment graveur donc, sauf marginalement en lino. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de m'incruster…

Pour cet atelier, j'ai acquis récemment une platine à pédale, type « Minerve », de marque Voirin, datant de la fin du dix-neuvième siècle*. Or les rouleaux encreurs (bizarrement constitués de carton) se déplument et peluchent, et il est nécessaire de les regarnir. J'ai trouvé deux entreprises capables de mouler un rouleau en caoutchouc à l'unité dans les dimensions voulues, mais je m'interroge sur la dureté de ceux-ci. L'une d'entre elles me conseille du 40 Sh, l'autre n'en parle pas et me dit simplement « rouleau typo ». Je n'ai pas vraiment réussi à obtenir de renseignements utilisables de la part des typos, la plupart d'entre eux faisant entretenir leurs machines par des spécialistes. Le 40 me semble bien mou, en pensant au schéma qu'on trouve ici : https://aquatinte.forumactif.com/t361-habillage-et-durete-du-rouleau-dans-l-impression-en-taille-d-epargne sur le forum — mais peut-être qu'un rouleau trop dur abimera mes caractères…

C'est pourquoi j'aimerais recueillir quelques grains de votre expérience, particulièrement bien sûr pour la taille d'épargne, sur lino ou bois. Notamment, la dureté du rouleau dépend-elle de la viscosité de l'encre utilisée ?

Je vous remercie d'avance de toute info ou témoignage que vous pourrez me fournir.

Serge

* C'est le même modèle que celui décrit par l'association Artegraf ici : http://artegraf-asso.com/index.php/component/imprimatur/?op=view&imprimaturid=12 et dont une image est visible là : http://artegraf-asso.com/index.php/association-artegraf/conservatoire-des-arts-graphiques/36-presentation/49-conservatoire-des-arts-et-techniques-graphiques (c'est la machine à gauche au premier plan). Elle est également trouvable dans la base de données du Musée de l'imprimerie de Lyon : http://exmachina.lyon.fr/letterpress/601.htm .

Bonjour Cobab et merci de t'être présenté.
Bienvenue sur le forum
J'ai eu du plomb et une presse à épreuve et un fort engouement pour la typo j'ai été à deux doigt d'acheter une Vandercook, le manque de place et la décision de ne pas me disperser ont arrêté mon élan.
Heureusement car depuis j'ai déménagé et ici la vandercook et les meubles à casses m'auraient obligé à construire un local.

Je ne peux pas répondre à ta question faute de pratique, tu as fait une recherche sur le forum, Pierre avait fait quelques schémas qui semblaient recommander un rouleau pas trop mou pour éviter des bavures.
c'est aussi le film d'encre qui doit être mince sur le rouleau, s'il y a trop d'encre les bavures vont apparaitre à l'impression, il faut une encre de bonne qualité, très pigmentée et qui est un peu collante.
Je pense qu'un degré shore de 40 doit convenir. On verra ce que les connaisseurs te conseilleront.

Bonjour,

Merci de l'accueil et de me répondre. J'utilise en effet une encre assez épaisse, limite difficile à tirer à la main pour les épreuves. Je retiens en tout cas que 40 Sh ne te semble pas aberrant, ça me rassure.

Je vous tiendrai au courant. Merci et bon dimanche !

Bonjour je pense que tu peux trouver chez FARNIER ou chez BOTTCHER ce qu'il te faut pour ta platine
j'ai moi mème une platine motoriser dont je ne me sers pas ( c'est plus un meuble dans mon atelier

Bonjour,

Vous pouvez les contacter. Ils sont plutôt très sympa. J'ai fait refaire mes rouleaux pour ma presse vandercook. Travail impeccable et bons conseils.
http://www.sauer-roller.com/
Bien à vous

Merci les amis pour vos apports, vous contribuez au bon niveau de notre  forum.
Il me semble tout indiqué que je complète le sous-titre du forum aquatinte en mentionnant la typographie qui jusqu'ici ne figurait pas

Merci à tous. J'avais trouvé Sauer ainsi que Borflex, mais je vais sans doute aussi contacter Farnier. Je vous tiendrai au courant.

(Inutile à.m.h.a. de modifier le sous-titre du forum, il y a déjà « impression en relief » — je ne voudrais pas qu'à cause de moi on soit envahi de questions sur les espaces avant la ponctuation !o)

Bonne remarque Cobab !

Même si les règles typos, au moins pour cette question, sont claires et les réponses assez faciles…

[ Or les rouleaux encreurs (bizarrement constitués de carton) se déplument et peluchent, et il est nécessaire de les regarnir

je suis intrigué ( et perplexe ) par ces rouleaux en cartons. je connais les rouleaux en caoutchouc qui durcissent et craquellent , en gélatine qui fondent ou se fendent .. mais pas en carton. attention quand les rouleaux sont livrés regarnis en neuf , les rouleaux sont parfois livrés emballés
dans un étui en carton, rassurez moi ...

Bonjour Rémi, et bonne année à tous

J'ai été moi-même bien surpris… En fait c'est l'intérieur des rouleaux qui était en carton, le tout revêtu d'une couche rigide et imperméable qui a fait que je ne m'en suis pas rendu compte à l'achat de la machine. Je savais bien que j'allais devoir les changer, cela dit, ils n'étaient même plus réellement cylindriques, mais en fait le revêtement a commencé à partir dès les tout premiers essais, et c'est là que j'ai vu le carton.

Il faut savoir qu'avant que je la récupère cette machine était en décoration dans le hall d'accueil d'une imprimerie moderne (mais historique). Il n'est donc pas exclu que les rouleaux aient été un genre de trompe-l'œil, au moindre coût…

Pour la suite de l'histoire, j'ai finalement confié mes rouleaux à Borflex (un poil plus cher que Sauer, mais qui m'ont fort aimablement appelé pour discuter de la dureté et du reste), je les attends pour cette semaine ou la suivante ; je vous tiendrai au courant.

(Ah oui, et pour l'anecdote : j'avais également consulté le Guide du compositeur d'imprimerie de Lefèvre, pour voir s'il était possible de les refaire moi-même. Il donne une recette à base de mélasse à faire bouillir avec de la « colle » sans plus de précision… de toute façon il aurait fallu un moule.)

bonjour cobab
nous voila fixé sur les rouleaux en cartons...
pour la recette des rouleaux en gélatine , voila une recette que les imprimeurs français ont longuement utilisé sur le type de platine
que tu as, une pédale si j'ai tout compris.
il faut effectivement un moule.
pour les matériaux ; colle de peaux et d'os ( gélatine très dure , la meilleure étant la colle de peau de veau ), glycérine, sucre.
les rouleaux en gélatine dure 6 mois, un jeu de rouleau pour l'été , un pour l'hiver .
plus de glycérine pour l'hiver et plus de colle ( la plus dure possible pour l'été.)
mettre la colle à tremper dans l'eau froide une demi heure puis on la laisse sur un tas toute une nuit pour que l'humidité la pénètre.
on la laisse alors au bain marie , quand elle est fondu , rajouter la glycerine puis le sucre.
laissez cuire 3/4 d'heure. verser dans le moule.
on peut refondre plusieurs fois ce mélange.
bien qu' anecdotique cette recette peut servir à faire des rouleaux spéciaux pour encrer à la main,
ou bien des tampons pour faire des transferts d'encre de support à support.
encore un petit truc , pour faire tenir la gélatine au mandrin , on entoure celui ci avec de la ficelle brute bien serrée.
ou de la mélasse pour armer les blocs ou tampons divers.
c'était ma bafouille de début d'année.

https://i.servimg.com/u/f38/15/15/94/20/moule_10.jpg

Bonjour Remi, bonjour Cobab et tous les autres.
J'ai eu il y a plusieurs années un beau rouleau de gélatine, cadeau de Pierre Brochet. Diamètre 8cm et 30cm de long, une belle pièce.
N'en ayant pas immédiatement l'utilité je l'avais soigneusement posé dans mon grenier, obliquement contre une cloison pour éviter tout contact avec sa surface.
Las, quand j'en ai eu besoin et que j'ai voulu le récupérer il avait fondu presque entièrement, la gélatine avait coulé en une flaque visqueuse sur le plancher.
J'ignorais que les conditions de conservations d'un tel rouleau sont assez exigeantes.

Merci Rémi pour le plan du moule (reste à en faire un…) et la belle recette, qui correspond en gros aux indications de Lefèvre (bien qu'il n'utilise pas de glycérine : colle et mélasse), notamment la précision sur la colle. Je n'ai pas le bouquin sous la main (j'ai Nénette à Paris, et mon atelier en Normandie) mais de mémoire il précisait une différence de proportion pour l'été et l'hiver. Quant au changement fréquent, Lefèvre ajoute que certaines grosses imprimeries avaient un ouvrier à temps plein chargé de fondre les rouleaux… bon, on est fin dix-neuvième, il s'agit des journaux, soit des tirages journaliers à 6 chiffres quand même. Dès que j'y retourne (ce mois-ci, certainement) je vous recopie le passage. On fondra sans doute pas tous nos rouleaux, mais ça permet d'archiver publiquement des choses qui pourront servir (je pense au truc de la ficelle sur le mandrin)… Après, ces rouleaux en gélatine sont sans aucun doute très sensibles à la température, visiblement.

bonsoir cobab
je ne te cacherai pas que je n'ai jamais vraiment fait de rouleaux en gélatine ( mais ça va pas tarder ), néanmoins j'ai utilisé la gélatine
pour faire des tampons (voir le post sur le transfert sur céramique ) et aussi pour faire du papier "charbon" pour l'hélio et le tirage au charbon.
les effets de la glycérine et autres adjuvants sont à peu près les même(s) (?).
Le sucre durci la gélatine, la raffermi, lui donne du corp.
la glycérine garde l'humidité, " l'amour " de l'encre, la souplesse.
et la gélatine bein elle polymérise !
devrai je parler de l'huile de pied de bœuf ou de la vaseline qui permet le démoulage ...
du formol qui fait beaucoup de bien à tout ça , qui imperméabilise la gélatine, et qui pourri bien les poumons ?
des 10 % minimum de matière sèche sur le poids total fini pour que ça tienne la route ?
tout est dit ?
bonsoir