Avec l'expérience de plus d'une centaine d'héliogravures réalisées, en définitive, je me rends compte que je procède le plus souvent comme suit :
j'utilise 3 solutions de perchlorure de fer : une première à 43,5 °B, une seconde à 42,3 °B et une dernière solution à 41,3 °B . Quelques fois, je peux être amené pour certaines images, en particulier celles contenant des zones grises très légères, des bains plus dilués vers 40,5 °B.
En réalité j'évite d'utiliser des solutions en dessous de 40 °B : en effet, avec ces bains on risque d'obtenir une image sale, c'est à dire, ayant perdu son contraste et même des zones blanches salies par la morsure du perchlorure et deuxième risque majeur : celui de faire des crevés dans les parties sombres gravées dans le début des opérations.
Je commence donc par immerger ma plaque de cuivre gélatinée, grainée et protégée au dos et en bordures par un adhésif étanche dans le bac N° 1, celui à 43,5 °B. Je ne déclenche le chronomètre qu'au bout d'une quinzaine de secondes : c'est le temps nécessaire à ce que la solution mouille uniformément la plaque la recouvrant d'environ 1 mm de solution de gravure.
Après ce court laps de temps, pendant lequel j'ai agité la solution surnageant la plaque, je déclenche le chronomètre . On vient de commencer le pré-trempage de la gravure ( presoak en anglais), ces premières minutes la gélatine va retrouver un état d'hydratation uniforme qui permettra par la suite au perchlorure de la traverser et d'ainsi mordre le cuivre. En principe, il ne doit rien se passer visuellement pendant environ 3 à 4 minutes ( si la gravure commence très rapidement, cela signifie que notre gravure va démarrer trop vite et risque d'être perdue, soit à cause d'un film trop foncé, d'une exposition UV trop courte, ou une solution de gravure trop chaude ou mal mesurée ).
Au terme de ces 4 minutes, il y a deux options possibles :
-1 : la gravure commence doucement à apparaître dans les zones les plus sombres de l'image, la gélatine orangée devient légèrement gris brun à ces endroits précis, on peut donc remettre à zéro le chronomètre et le relancer : la véritable phase de gravure a bien commencé et son temps global est décompté à partir de maintenant.
-2 : au bout de ces 4 minutes malgré l'agitation douce mais permanente du bain de gravure, il ne s'est rien passé : dans ce cas on va extraire la plaque du bain et la plonger dans le bain juste en dessous en terme de concentration, ici celui à 42,3 °B pendant 2 ou 3 minutes pour faire démarrer la gravure. Dès que celle-ci commencera ( par l'observation des zones les plus sombres de l'image ), on reviendra en arrière dans le premier de perchlorure, celui à 43,5 °B et on déclenchera le chronomètre marquant ainsi le départ effectif de la gravure ( T°).
Si malgré tout, rien ne se passe dans ces 2 ou 3 premières minutes dans ce bain à 42,3 °B, on peut encore y rester pour 4 ou 5 minutes, en principe la gravure devra y démarrer et on lancera le chronomètre de départ de gravure le moment venu.
Si enfin, il ne passe vraiment rien, cela signifie que notre gélatine a reçu trop de lumière, soit le temps d'exposition n'est pas correct, soit la densité du film positif est insuffisante, ou la température des bains trop basse. On se trouve en présence d'une image surexposée et on peut essayer d'aller vers les bains plus dilués, mais on court le risque de fragiliser la gélatine dans les zones sombres et on a peu de chances d'obtenir un résultat satisfaisant.
Il faut surtout bien noter que le temps réel de gravure commence :
-soit au premier bain directement après le pré-trempage de 3 ou 4 minutes,
-soit dans le premier bain mais après un court passage dans le bain numéro 2, et retour en arrière vers le bain numéro 1
-soit dans le bain numéro 2 après un temps de pré-trempage plus long ( environ 8 minutes au
total entre les deux premiers bains )
C'est donc bien à ce moment précis que l'on doit mettre en marche le chronomètre mesurant le temps total de gravure
On a donc déclenché la gravure et on peut en moyenne rester dans le premier bain un temps variant de 7 à 9 min environ, Dans tous les cas l'observation visuelle du déroulé de la gravure reste indispensable et c'est à partir de l'observation ou non de telle partie de la plaque gravée ou non que l'on va décider de changer la plaque de bain de morsure. Dans ce premier bain, ce sont les noirs et les zones les plus denses et sombres de l'image qui sont gravées pour l'essentiel,
On change donc de bain pour graver maintent la majorité des gris moyens. En principe je laisse mordre pendant environ 10 ou 11 minutes dans ce deuxième où se dévoile et se grave la majorité de l'image,
Après ce deuxième bain, il nous reste à graver ce qu'on appelle les hautes lumières de l'image et il faut bien le reconnaître c'est la plus grande difficulté du processus de l'héliogravure.
Pour cela on immerge la plaque dans le bain à 41,3 °B et ici plus que jamais l'observation visuelle de la gravure est primordiale. Car il faut graver doucement les zones gris clair, mais assez pour qu'elles soient visibles à l'impression, sachant que trop de temps dans ce dernier bain plus dilué, mais plus réactif, peut faire perdre du contraste à toute l'image, voire voiler celle-ci en gris sale.
Pour remédier à cela, je laisse ma plaque dans le bain numéro 3 ( 41,3°B ) que par petites fractions de temps, environ 2 minutes et je retourne dans le bain précédent ( 42,3 °B) pour ralentir cette morsure des gris pales et retrouver un peu de contraste en y restant environ 4 minutes et ensuite je retourne dans le bain destiné aux gris légers ( bain numéro 3 à 41,3 °B ) et je continue ce va et vient entre les deux derniers bains.
Seule l'observation visuelle de la plaque me permet de décider à quel moment je vais arrêter ma phase de gravure.
En principe, il s'est écoulé 19 à 20 minutes pour les deux premiers bains ( pour les noirs et les gris majeurs de l'image ) et en définitive, il faudra aller au total jusqu'à environ 25 minutes au total, mais dans certain cas je suis allé jusqu'à 30 minutes pour arrêter la gravure, selon la finesse des gris légers à obtenir.
Arrêter la gravure en trempant la plaque dans un bain d'eau chaude ( 55°C environ ) pour dépouiller le cuivre de sa pellicule de gélatine.
En définitive, il n'existe pas de méthode précise ou unique pour réaliser les opérations de gravure, chaque image a ses propres exigences en termes de bains et de temps de morsures.
En aucun cas, je n'ai voulu dire que cette méthode est la meilleure, ni qu'elle est la seule valable.
Elle est issue de mon expérience personnelle acquise depuis quelques années pendant la réalisation de plus d'une centaine d'héliogravures sur cuivre.
En outre, il convient de noter que la gélatine est une matière biologique et par ce fait elle est très sensible aux facteurs climatiques, température, humidité ambiante, et que les conditions particulières de chaque atelier peuvent influencer la gravure du cuivre.
j'utilise 3 solutions de perchlorure de fer : une première à 43,5 °B, une seconde à 42,3 °B et une dernière solution à 41,3 °B . Quelques fois, je peux être amené pour certaines images, en particulier celles contenant des zones grises très légères, des bains plus dilués vers 40,5 °B.
En réalité j'évite d'utiliser des solutions en dessous de 40 °B : en effet, avec ces bains on risque d'obtenir une image sale, c'est à dire, ayant perdu son contraste et même des zones blanches salies par la morsure du perchlorure et deuxième risque majeur : celui de faire des crevés dans les parties sombres gravées dans le début des opérations.
Je commence donc par immerger ma plaque de cuivre gélatinée, grainée et protégée au dos et en bordures par un adhésif étanche dans le bac N° 1, celui à 43,5 °B. Je ne déclenche le chronomètre qu'au bout d'une quinzaine de secondes : c'est le temps nécessaire à ce que la solution mouille uniformément la plaque la recouvrant d'environ 1 mm de solution de gravure.
Après ce court laps de temps, pendant lequel j'ai agité la solution surnageant la plaque, je déclenche le chronomètre . On vient de commencer le pré-trempage de la gravure ( presoak en anglais), ces premières minutes la gélatine va retrouver un état d'hydratation uniforme qui permettra par la suite au perchlorure de la traverser et d'ainsi mordre le cuivre. En principe, il ne doit rien se passer visuellement pendant environ 3 à 4 minutes ( si la gravure commence très rapidement, cela signifie que notre gravure va démarrer trop vite et risque d'être perdue, soit à cause d'un film trop foncé, d'une exposition UV trop courte, ou une solution de gravure trop chaude ou mal mesurée ).
Au terme de ces 4 minutes, il y a deux options possibles :
-1 : la gravure commence doucement à apparaître dans les zones les plus sombres de l'image, la gélatine orangée devient légèrement gris brun à ces endroits précis, on peut donc remettre à zéro le chronomètre et le relancer : la véritable phase de gravure a bien commencé et son temps global est décompté à partir de maintenant.
-2 : au bout de ces 4 minutes malgré l'agitation douce mais permanente du bain de gravure, il ne s'est rien passé : dans ce cas on va extraire la plaque du bain et la plonger dans le bain juste en dessous en terme de concentration, ici celui à 42,3 °B pendant 2 ou 3 minutes pour faire démarrer la gravure. Dès que celle-ci commencera ( par l'observation des zones les plus sombres de l'image ), on reviendra en arrière dans le premier de perchlorure, celui à 43,5 °B et on déclenchera le chronomètre marquant ainsi le départ effectif de la gravure ( T°).
Si malgré tout, rien ne se passe dans ces 2 ou 3 premières minutes dans ce bain à 42,3 °B, on peut encore y rester pour 4 ou 5 minutes, en principe la gravure devra y démarrer et on lancera le chronomètre de départ de gravure le moment venu.
Si enfin, il ne passe vraiment rien, cela signifie que notre gélatine a reçu trop de lumière, soit le temps d'exposition n'est pas correct, soit la densité du film positif est insuffisante, ou la température des bains trop basse. On se trouve en présence d'une image surexposée et on peut essayer d'aller vers les bains plus dilués, mais on court le risque de fragiliser la gélatine dans les zones sombres et on a peu de chances d'obtenir un résultat satisfaisant.
Il faut surtout bien noter que le temps réel de gravure commence :
-soit au premier bain directement après le pré-trempage de 3 ou 4 minutes,
-soit dans le premier bain mais après un court passage dans le bain numéro 2, et retour en arrière vers le bain numéro 1
-soit dans le bain numéro 2 après un temps de pré-trempage plus long ( environ 8 minutes au
total entre les deux premiers bains )
C'est donc bien à ce moment précis que l'on doit mettre en marche le chronomètre mesurant le temps total de gravure
On a donc déclenché la gravure et on peut en moyenne rester dans le premier bain un temps variant de 7 à 9 min environ, Dans tous les cas l'observation visuelle du déroulé de la gravure reste indispensable et c'est à partir de l'observation ou non de telle partie de la plaque gravée ou non que l'on va décider de changer la plaque de bain de morsure. Dans ce premier bain, ce sont les noirs et les zones les plus denses et sombres de l'image qui sont gravées pour l'essentiel,
On change donc de bain pour graver maintent la majorité des gris moyens. En principe je laisse mordre pendant environ 10 ou 11 minutes dans ce deuxième où se dévoile et se grave la majorité de l'image,
Après ce deuxième bain, il nous reste à graver ce qu'on appelle les hautes lumières de l'image et il faut bien le reconnaître c'est la plus grande difficulté du processus de l'héliogravure.
Pour cela on immerge la plaque dans le bain à 41,3 °B et ici plus que jamais l'observation visuelle de la gravure est primordiale. Car il faut graver doucement les zones gris clair, mais assez pour qu'elles soient visibles à l'impression, sachant que trop de temps dans ce dernier bain plus dilué, mais plus réactif, peut faire perdre du contraste à toute l'image, voire voiler celle-ci en gris sale.
Pour remédier à cela, je laisse ma plaque dans le bain numéro 3 ( 41,3°B ) que par petites fractions de temps, environ 2 minutes et je retourne dans le bain précédent ( 42,3 °B) pour ralentir cette morsure des gris pales et retrouver un peu de contraste en y restant environ 4 minutes et ensuite je retourne dans le bain destiné aux gris légers ( bain numéro 3 à 41,3 °B ) et je continue ce va et vient entre les deux derniers bains.
Seule l'observation visuelle de la plaque me permet de décider à quel moment je vais arrêter ma phase de gravure.
En principe, il s'est écoulé 19 à 20 minutes pour les deux premiers bains ( pour les noirs et les gris majeurs de l'image ) et en définitive, il faudra aller au total jusqu'à environ 25 minutes au total, mais dans certain cas je suis allé jusqu'à 30 minutes pour arrêter la gravure, selon la finesse des gris légers à obtenir.
Arrêter la gravure en trempant la plaque dans un bain d'eau chaude ( 55°C environ ) pour dépouiller le cuivre de sa pellicule de gélatine.
En définitive, il n'existe pas de méthode précise ou unique pour réaliser les opérations de gravure, chaque image a ses propres exigences en termes de bains et de temps de morsures.
En aucun cas, je n'ai voulu dire que cette méthode est la meilleure, ni qu'elle est la seule valable.
Elle est issue de mon expérience personnelle acquise depuis quelques années pendant la réalisation de plus d'une centaine d'héliogravures sur cuivre.
En outre, il convient de noter que la gélatine est une matière biologique et par ce fait elle est très sensible aux facteurs climatiques, température, humidité ambiante, et que les conditions particulières de chaque atelier peuvent influencer la gravure du cuivre.